Prêts immobiliers : état des lieux

Focus sur les prêts immobiliers 7 novembre 2020

Pour rappel, fin 2019, le Haut conseil de stabilité financière avait invité les banques à durcir les conditions d’octroi des prêts immobiliers. Après des mois perturbés par la crise sanitaire, qu’en est-il de la durée, des taux et du volume des prêts accordés ces derniers mois ? Etat des lieux.

 

 

L’allongement record de la durée des prêts immobiliers

 

Si le HCSF recommandait une durée maximale de 25 ans, Crédit Logement constate un record historique de la durée moyenne octroyée dans sa dernière publication. Elle atteint en effet les 235 mois (soit 19 ans et 7 mois) en octobre dernier. Elle augmente donc de 5 mois par rapport à septembre 2020. En ce qui concerne le marché de l’immobilier neuf, cette durée s’allonge même à 250 mois, soit 20 ans et 8 mois.

 

Ainsi, les établissements bancaires entendent respecter les plafonds que le HCSF a fixés. C’est ce que confirme Crédit Logement : « l’allongement des durées offre la possibilité de contenir le taux d’effort dans la limite de 33 % tout en restant à moins de 25 ans, comme recommandé par le HCSF ». Cet allongement notable est à la fois venu contrer la remontée passagère des taux d’intérêts et celle du prix des biens. Depuis le mois de mars, cet accroissement approche les 7 mois. Il intervient, comme le souligne l’observatoire, malgré « le recul de la part des clientèles les moins bien dotées en apport personnel. »

 

Les taux d’intérêts encore bas…

 

Les taux d’intérêts ont eux-mêmes connu un plancher historique avant le premier confinement. Puis la crise du Covid a engendré une hausse notable, mais passagère, au premier trimestre et au printemps. Au final, les banques ont revu leur copie à la baisse dès le début de l’été pour soutenir une demande manifeste.

 

C’est ainsi que le taux moyen a connu un repli régulier depuis cet été. On note ainsi un recul de celui-ci à 1,21% en octobre, contre 1,22% en septembre, 1,24%  au mois d’août et 1,25% en juillet. Comme le souligne Crédit Logement, « le taux moyen a reculé de 4 points depuis juin, afin de soutenir la demande de crédits immobiliers, sur des marchés toujours à la peine, en dépit du rebond technique constaté avec la sortie du confinement », précise le Crédit Logement.

 

A noter, les emprunteurs les moins aisés n’ont pas été totalement exclus de cet avantage. Les banques leur ont en effet fait profiter d’une « baisse de taux comparable à celle des autres emprunteurs et même sur les durées les plus longues ».

 

 

Mais moins de crédits accordés au troisième trimestre

 

Malgré ces données plutôt favorables, le nombre de crédits accordés au troisième trimestre chute de plus de 15% en un an selon l’observatoire Crédit Logement/CSA. Ainsi, le rebond technique constaté à la sortie du premier confinement n’a pas suffi à maintenir le volume habituel des prêts octroyés. Pour rappel, le nombre de prêts accordés s’était effondré entre le 17 mars et le 11 mai, marquant un recul logique de 41,9%. En neuf mois, l’état des lieux constate une baisse 19,9% en 2020. Dans l’immobilier neuf, elle atteint 28,4%.

Selon l’organisme, « la demande fragilisée par la crise économique et sociale déclenchée par la crise sanitaire bute, en outre, sur le resserrement de l’accès au crédit imputable aux décisions des autorités de contrôle bancaire« . C’est la part des emprunteurs les moins bien dotés en apport personnel qui a pâti des recommandations des autorités financières. Le nombre de demandes de prêts des ménages les plus modestes et des primo-accédants acceptées a, en effet, connu un net recul en 2020.