La crise sanitaire semble avoir modifié les aspirations des Français en matière de logement et de cadre de vie. Conscient des nouveaux critères de choix des acquéreurs et des enjeux multiples, le gouvernement lance une consultation citoyenne en ligne sur le sujet.
Après cette longue période marquée par les confinements, quelles tendances se dessinent pour le marché de l’immobilier neuf ?
Les exigences de l’immobilier neuf post-Covid
Les confinements successifs et l’expérience du télétravail ont eu un impact certain sur la perception du logement et la manière de l’occuper. Désormais, si l’emplacement et le prix restent des critères de choix, de nouvelles exigences apparaissent côté acquéreurs.
Davantage d’espace de vie
La surface habitable a manifestement manqué, particulièrement aux habitants des grandes villes. La hausse des ventes de maisons neuves, dont la demande a fortement augmenté (+9% après le début de la crise) est caractéristique de cette volonté de privilégier l’espace de vie, quitte à payer plus cher ou à s’éloigner de son lieu de vie habituel.
Les acheteurs potentiels sont donc à la recherche de plus grands espaces et la superficie des logements prisés ne cesse de s’étendre. Les appartements dépassant les 100 mètres carrés ont notamment davantage de succès qu’avant la crise.
De la modularité pour télétravailler
S’il est difficile de prévoir ses effets à long terme, l’expérience du télétravail aura fortement marqué les comportements quant à la perception du logement. Certains promoteurs parient déjà sur son développement, voire sa généralisation dans l’avenir. Pour tenir compte de cette évolution, deux solutions s’offrent à eux :
- réaliser des appartements modulables avec, par exemple, des parois rétractables ; il s’agit de faire évoluer la configuration de l’espace de vie au fil de la journée pour prévoir un espace dédié au télétravail si nécessaire ;
- miser sur le succès du coworking et aménager des espaces communs de travail au sein même des résidences neuves.
Un grand balcon… au minimum !
Les balcons et terrasses étaient déjà des critères souvent importants dans le choix des acquéreurs. Après les confinements, ces derniers en veulent toujours plus et visent également les jardins privatifs ou partagés. La fuite des Parisiens vers les régions littorales atteste également de cette prise de conscience quant à l’importance de la surface extérieure disponible. L’immobilier neuf de demain verra probablement des balcons et terrasses à tous les étages, mais également plus d’ensembles de petites maisons avec jardin.
C’est pourquoi les villes moyennes ont davantage la cote post-Covid. Elles disposent de fonciers plus abordables, ce qui permettra aux constructeurs de proposer des biens avec des balcons et terrasses plus vastes. L’accent sur une plus grande végétalisation des immeubles s’impose également au regard des aspirations vertes des acheteurs.
« Habiter la France de demain »
L’immobilier neuf entame une véritable mue post-Covid, au point que le gouvernement s’empare officiellement de la question. Avec l’opération « Habiter la France de demain », il invite à une consultation citoyenne jusqu’au 15 août prochain. Objectif ? Dans un premier temps, le calendrier prévoit de « recueillir la vision des Français sur le logement de demain ». Ensuite, un panel de citoyens se portant volontaires assistera à des ateliers thématiques dès la rentrée. Les conclusions présentées en octobre 2021 ont vocation, à terme, à être partagées avec les différents acteurs, des élus aux professionnels en passant par l’ensemble des citoyens. Pour en savoir plus ou participer à cette consultation, rendez-vous ici.