Une récente analyse du Centre d’observation de la société (janvier 2020) a mis en évidence la nette augmentation des revenus tirés de la perception des loyers par les propriétaires bailleurs. Zoom sur les chiffres tirés des bases de données du ministère du logement.
Rentabilité locative : l’évolution chiffrée
L’Observatoire qui a mené cette étude avec l’aide du ministère mentionne des bénéfices presque triplés en moins de quarante ans. En effet, les chiffres révèlent qu’en 1984, un propriétaire pouvait compter sur un bénéfice annuel moyen de 1 134 € en louant un logement.
En 2018, ce gain a bondi à 3.398 € en moyenne, selon la Commission des comptes du logement.
Pour aboutir à ces résultats, les statisticiens ont calculé la somme des loyers perçus sur l’année 2018. Résultat : 50 milliards d’euros (contre 23 milliards au milieu des années 80). De ce « chiffre d’affaires », ils ont déduit l’ensemble des dépenses des bailleurs, telles que les taxes et impôts divers, les frais d’entretien et de rénovation, des frais de gestion et de copropriété, les assurances les intérêts de crédits etc.
Ces charges cumulées s’élevaient en 2018 à environ 25 milliards d’euros. Le solde de 3.398 € par logement loué, une fois rapporté au nombre de loueurs (qui a augmenté entre 1984 et 2018), représente un « revenu net » qui a tout de même presque triplé !
Le statut de propriétaire a donc permis à de nombreux particuliers de s’enrichir grâce à la mise en location d’un bien immobilier.
Des chiffres à nuancer
Cette étude fait étude de moyennes. Or, il est évident que de nombreux critères peuvent faire apparaître des disparités. Si les loyers ont augmenté sur l’ensemble des territoires, les bailleurs de logement situés dans les grandes villes ou en bord de mer se sont offert la plus belle part du gâteau. L’augmentation de la rentabilité locative varie clairement en fonction de la situation géographique du bien, mais également de l’état du bien. Un bien ancien en mauvais état n’évolue pas aussi favorablement que celui d’un bien neuf, parfaitement aux normes en vigueur.
En second lieu, il faut préciser que l’analyse mentionnée n’intègre pas les mensualités de remboursement des crédits immobiliers contractés par les propriétaires dans les charges globales. Or, ces sommes constituent parallèlement un capital qu’ils se construisent.
Enfin, les tranches d’imposition des bailleurs influent aussi sur les résultats nets étudiés. Pour information, toutes ces données chiffrées ont été ramenées à euros constants de 2015 pour lisser les effets de l’inflation.
Quoi qu’il en soit, l’immobilier mérite son titre de valeur-refuge à long terme, la pierre rapportant des revenus sûrs et pérennes aux investisseurs.